Invité du mois d’Avril

PAPE SARR
Chercheur en histoire
Directeur du Magazine « YETE »
Originaire du Sénégal

Je suis rentré définitivement en Afrique pour mettre mes compétences aux services de mon pays car je pense que la jeunesse est le levier fondamental du développement. Si nous nous installons tous dans les pays industrialisés, l’Afrique ira à sa perte.

L’Organisation internationale pour les migrations (OIM), basée en Suisse, estime que, chaque année, quelques 20 000 cadres ou membres de professions libérales quittent l’Afrique. Cette perte de main-d’œuvre qualifiée est l’un des plus grands obstacles au développement de l’Afrique. Je pense que l’élément indispensable à la prospérité des Africains, c’est d’abord de rester en Afrique.

C’est dans cette optique que nous avons décidé de créer le magazine YETE afin que la jeunesse africaine s’instruise de son passé.

En effet, comme tout peuple, la jeunesse africaine a besoin d’abreuver son intelligence en puisant dans ses modèles les exemples  à suivre. Mais nous constatons que, s’agissant de nos grands personnages historiques, il y a toujours un vide  que nos manuels scolaires,  nos émissions à la télévision  devraient combler.

La véritable histoire du monde noir est jalonnée d’exemples glorieux des manifestations de l’intelligence de l’homme noir, qu’il s’agisse de la littérature, des arts, de la philosophie, de l’architecture, de la médecine, des sciences exactes (physique, mathématiques, mécanique, astronomie), etc. La contribution du monde noir à toujours été déterminante.

Notre passé, c’est notre conscience, c’est le processus vital qui maintient notre équilibre par l’ensemble des expériences passées. L’évolution est une progression linéaire ininterrompue du temps. Un enfant ne nait pas à 15ans, ses expériences passées sont toujours contenues  dans sa mémoire. Il pourra ainsi puiser indéfiniment dedans pour résoudre certaines perturbations.

C’est pour cela que nos ancêtres ont conseillé à chaque individu, à chaque branche du peuple africain, de se placer en face de lui-même et de poser à son reflet  les questions suivantes :

D’où viens- tu ? Qui es-tu ? Pourquoi as- tu quitté l’endroit d’où tu viens ? Pourquoi veux-tu y aller ? L’Afrique d’aujourd’hui plus que jamais doit tenter de répondre à ses interrogations.

Je pense que dans l’état actuel, nous n’avons pas d’autres choix que  de joindre nos volontés ainsi que notre intelligence à celles de toutes nos sœurs et de tous nos frères, afin de réaliser le seul projet qui mérite le sacrifice utile de notre vie : celui de garantir un avenir serein à l’Afrique.

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Classé dans Culture et Société

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