Editorial – Diagnostic, bilan et perspectives de la médecine en Afrique

L’Afrique souffre de bien de maux et doit faire face à une multitude de problématiques. Dans les années à venir, l’une des plus importantes problématiques sera la mise en place d’une politique de santé suffisamment solide pour faire face aux trop nombreux enjeux qui touchent notre continent. Pour cela, deux étapes préliminaires seront nécessaires.

La première étape sera la mise en place d’une politique globale de DIAGNOSTIC associée a un suivi des malades. Cela semble évident, mais c’est pourtant un élément fondamental qui permettra de sauver des vies et d’économiser des ressources (en temps d’occupation du personnel médical ainsi qu’en médicaments). En effet, dans bien des cas, un diagnostic effectué plus en amont dans l’évolution de certaines maladies comme le diabète, les cancers ou même le SIDA, permettrait d’obtenir de limiter les conséquences pour le patient, pour son quotidien, ainsi que pour son au entourage. Trop souvent les malades arrivent à l’hôpital dans des états avancés qui nécessitent plus de médicaments, et donc plus d’argent. Ce qui se traduit par plus de contraintes et de charges sur les épaules des familles. Au final, les « économies » que chacun croit faire en évitant au maximum l’hôpital, le médecin et le cout d’une « simple » consultation se transforme en un gouffre financier impossible a supporter par des personnes en situation difficile voir précaire.

Bien entendu, pour qu’une politique de diagnostic globale se mette en place, de nombreux progrès sont à faire aux niveaux des structures de santé. Ces progrès impliquent une meilleure répartition des (maigres) budgets de nos états ainsi qu’une meilleure formation des personnels de santé qui a leur décharge sont souvent dépassés par l’ampleur de la tâche et le peu de moyens. Mais plus important encore, une volonté très forte des responsables politiques et économiques sera indispensable pour assurer une mise en place a long terme d’un telle politique sur le long terme.

La deuxième étape importante consistera à mettre en place une politique de PRÉVENTION.  Ce mot peut sembler grotesque face à l’urgence de certains enjeux mais pourtant. A défaut de moyens importants pour des soins qu’il est impossible de faire bénéficier a tous, et sans structures correctes de nos systèmes de santé (lorsqu’ils existent), il est primordial que tout individu, et donc hypothétique futur patient, puisse être informé autant que possible sur les risques et les maladies liés à son environnement. Il est extrêmement grave que la malaria, qui peut être mortelle, soit encore considérée par beaucoup comme un simple coup de froid ou une simple poussée de fièvre. De même, il est révoltant que nos politiques en soit encore à considérer certaines maladies comme des maladies de « blanc » pendant qu’eux même se font soigner en Europe, et que dans le même temps, la moindre mort subite dans un quartier devienne une affaire de sorcellerie ou autre. La santé ne doit pas être l’apanage des médecins, des infirmières, et des gens aisés. A défaut des soins – couteux et donc utopiques pour l’instant – pour tous, l’information sur la santé doit l’être. De fait, PRÉVENTION (ce qui peut m’arriver) et DIAGNOSTIC (ce qui m’arrive) sont les services que chaque pays devrait garantir. Mais encore une fois, la mise en place de ces politiques est dépendante de la volonté de nos responsables politiques…

Ces deux étapes,   DIAGNOSTIC et PRÉVENTION  ne sont en vérité que des bases qui, si elles étaient solidement installées, permettraient de faire de substantielles économies grâce une meilleure rationalisation des ressources disponibles (médicament et professionnel de santé).

 

Thierry TCHOUKOUAHA

4 Commentaires

Classé dans Economie et Politique, Editorial

4 réponses à “Editorial – Diagnostic, bilan et perspectives de la médecine en Afrique

  1. Moussa NDIAYE

    Intéressant et très réfléchi.

  2. Marouane Kadji

    Cher Monsieur,

    Votre article n’apporte pas de réel éclairage sur la situation actuelle. On ne ressent que trop bien la distance que vous avez avec le continent africain. Vous aimez probablement cette Afrique puisque vous proposez une analyse néanmoins celle-ci manque de pertinence au mieux elle ne fait que mettre en relief des banalités, des évidences…. Diagnostic, Préventions ! Vous insultez indirectement tous ces gens qui travaillent dans l’ombre pendant que vous sirotez un Mojito. Prenez la peine de discuter avec des médecins, des employés d’ONG. Ecoutez-les, rendez-vous sur place et tirez les conclusions qu’il vous conviendra de tirer.

    Bien à vous

    Marouane Kadji

    • Thierry

      Cher Monsieur,

      La distance est ASSUMÉE. L’Objectif n’était pas de faire une analyse détaillée et précise car les situations et besoins de pays à pays (et même parfois de régions à régions) ne sont pas comparables. De plus, l’objectif (pour moi) n’était pas de relater le quotidien d’un médecin au Sénégal ou d’une infirmière en Tanzanie. Si tel était le cas, le titre de cet éditorial aurait été différent.

      Quand a ce qui semble être pour vous des banalités et des évidences, je peux vous assurer qu’elles ne le sont pas pour tout le monde. Et ces banalités et évidences nécessitent parfois d’être éclairées pour être visibles et perçues. Dans les moments où je ne buvais pas de Mojito, j’ai eu l’occasion de discuter ET de travailler avec ces « gens de l’ombre » qui, selon vos termes, seraient insultés indirectement dans cet article (il faudra m’indiquer la manière dont je les insulte car ce passage de votre message reste obscur pour moi). Et c’est en partie de mon expérience avec eux que je tire ces conclusions sur l’importance de la prévention et du diagnostic sur le continent.

      BREF, cet article n’a jamais eu la prétention d’être une analyse approfondie de la « situation actuelle » ou un compte rendu de la journée d’un acteur de santé dans une région X et d’un pays Y. Il n’est et ne restera qu’un Editorial. Lisez-le en tant que tel.

      (Qu’entendez-vous d’ailleurs pas situation actuelle ? Situation de la santé ? Des méthodes de diagnostique ? Du nombre de lits disponibles ? De l’accès au soin ?…. Car si on doit être analytique, soyons précis dans la définition de l’objet de l’analyse)

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