Je ne dois pas insulter donc cet article n’a pas de titre.

Si le Sénégal va mal (et donc l’Afrique que j’admets ne pas connaître assez bien encore), c’est aujourd’hui à cause de la démission collective des concernés. Les raisons de cette démission sont peut être nombreuses, mais le truc, c’est qu’il ne devrait pas y avoir de raison car cette démission est tout simplement un suicide. On peut tomber malade, agoniser, souffrir comme pas possible, mais la vie est sacrée donc le suicide n’est pas un choix à considérer, à plus forte raison le suicide collectif. En pensant au Sénégal et aux Sénégalais, Dieu m’est témoin j’ai vraiment mal. Je veux même pleurer de chaudes larmes mais je n’ai plus la force de verser des larmes. Avec le temps et l’énergie que prend notre engagement, nous avons vite fait de nous déshydrater. Je n’ai même plus assez d’eau dans mon corps pour pleurer. J’ai aussi envie de crier mais ma bouche reste fermée. Elle ne m’obéit plus. Même mes bras s’y mettent aussi. La paralysie gagne mon corps. Ce ne sont pas des vers que j’écris, mais la réalité.

Dans ma chambre, lisant alternativement facebook et Seneweb, sans oublier de la discussion que je viens d’avoir avec des amis, j’ai envie de pleurer pour mon pays. Je ne sais pas si cela vous arrive de vouloir verser des larmes pour quelqu’un ou pour quelque chose, mais moi si. Impuissant je suis obligé d’admettre que par un coup de baguette, je ne peux pas tout changer. Par exemple je ne peux pas prendre le budget de la présidence de la République, 100 milliards j’ai entendu dire Souleymane Jules Diop, et acheter des semences, de l’engrais, des médicaments et des outils pour les paysans, les agriculteurs, les bergers et les pêcheurs. Eux, ils n’ont pas le temps de philosopher, de jacasser, de piailler, de se dire Démocrates, Capitalistes, ou Socialistes, Communistes ou Progressistes ou je ne sais encore quel « ISTE » ou Musulmans ou Chrétiens, ou Juifs ou Athées, ou Kamite ou Kémite, ou Tidiane ou Mouride, ou Peuls ou Sérères. Ils ont juste le temps de réaliser qu’ils sont des êtres humains, donc des êtres avec des besoins physiologiques. Nous avons tous besoin de manger, de boire, de dormir, de nous soigner quand on tombe malade, et de nous abriter, et encore, lorsqu’il pleut. Il ne neige pas au Sénégal donc je ne vais pas faire de la poésie et en parler. Arrêtons cette mascarade un peu.

100 milliards de fCFA, ce serait le budget de la présidence de la République du Sénégal au moment où je vous parle. Ne vous y méprenez pas, il ne s’agit pas de parler des partis politiques, le problème je suis désolé ce n’est pas le PDS, ou encore le PS, ou les autres partis. Il s’agit des pseudos êtres humains que nous tendons à être dans ces instances. Voler c’est mal, je n’ai jamais entendu une personne, un groupe de personne, une structure, une religion ou une organisation, dire le contraire. Voler c’est mal, personne je dis bien personne n’a dit le contraire. Mais alors où est le problème ? Pourquoi des accusations de détournements de deniers publiques fleurissent dans la presse ? Ah oui, mentir aussi c’est mal. Donc de deux choses l’une, voire les deux, soit on ment au Sénégal, soit on vole, soit on fait les deux. Mais Miséricorde s’il vous plaît « yërmandé nguir Yallah wo Rassoulih ». Cette incantation, cette expression, ce désir et ce souhait que l’on peut entendre dans les coins de rue, dans les carrefours ou lors des manifestations, doit être EFFECTIF.

MISERICORDE BONG SANG!!! 100 milliards de fCFA pourquoi !? Surtout dans la situation actuelle !? A quoi sert une administration, lorsque les administrés ne sont plus humains, lorsqu’ils sont plus morts que vivants, lorsqu’ils pleurent plus qu’ils ne sourient, lorsqu’ils tombent malades plus qu’ils ne sont bien portants, lorsque l’électricité les fuit plus qu’elle ne va à leur rencontre. Je ne sais pas. Je ne sais pas à quoi sert cette administration, pis, je ne sais pas à quoi servent ces 100 Milliards. Où est leur impact dans ce pays ? Je dis qu’on supprime cette présidence et qu’on donne cet argent aux agriculteurs qui eux au moins, même si on sait qu’ils ne travaillent pas tout le temps, on est sûr qu’ils travaillent de temps en temps. De même que les pêcheurs, les maçons, les pasteurs, les menuisiers, les mécaniciens… je passe la liste est longue mais je ne saurai la terminer sans piper mot sur les femmes. Ah les femmes ! Si je devais écrire sur elles, vous diriez assurément que je suis un menteur car j’aurais dit et du bien et du mal d’elles et vous ne comprendriez pas pourquoi. Mais pour ce qui nous concerne ici, elles vont tôt le matin à la rencontre des embarcations de fortunes qui ramènent le peu de poisson aujourd’hui disponible sur nos côtes, elles laissent parfois le mari endormi, les enfants endormis, affamés, mal nourris et sous nourris ( je n’ai pas envie de bien écrire ou de corriger mes fautes aujourd’hui, je n’ai envi de rien ( Deux fois envie dans cette phrase et deux écritures un avec « e » et un sans, pfff on s’en fout ! on meurt déjà assez de faim, on ne va pas en rajouter de honte de mal écrire et de mal parler une langue étrangère qui nous a colonisés, frappés, torturés avec des tables de multiplications et de divisions des peuples, du continent et argh!)) et le petit dernier ou la petite dernière sur le dos bien collé avec le pagne d’un autre ensemble que celui porté. Elle part avant l’aurore vers les plages et après elle se rend dans les marchés. Avant le crépuscule, elle plie bagages et après elle ne rentre même pas, elle sillonne les insolents quartiers avec une bassine sur sa tête, son enfant sur le dos, elle crie « voici les poissons » ou « les poissons sont là ». En fait je sais à quelle heure elle se lève, mais je suis incapable de vous dire à quelle heure elle rentre chez elle, prépare à dîner ou se couche et s’endort. I … don’t … know !

100 milliards, c’est le budget de fonctionnement de la présidence de la république du Sénégal. Vous vous rendez compte ! 50 milliards ce serait le budget du 3ème FESMAN, certes ce n’était pas budgétisé mais bon ce n’est pas plus important. Les statuts de la Renaissance, du millénaire, les 1000 milliards injectés dans la Sénélec pendant cette dernière décennie. Notre mal est bien plus profond que tout cela, je suis peureux mais j’aimerai vous jurer que nos maux sont plus profonds que tout ce que j’ai cité.

Aujourd’hui le maîtrisard en informatique au chômage, je précise celui qui cherche sérieusement du travail et n’en trouve pas par manque de bras trop longs, celui là qui est en droit de critiquer le système ou encore les dirigeants va préluder à son culte quotidien, à savoir poser sa cafetière et son tabouret au coin du quartier, saluer tout ce qui bouge. Mais le comble du comble, c’est qu’après avoir critiqué le système et les dirigeants, il va tromper, tronquer puis violer, vilipender, violenter la jeune fille du quartier qui pour une raison ou une autre s’écrasera dans le silence et le remords. A qui la faute ?

Aujourd’hui le journaliste du même quartier reprend ce viol dans les colonnes de son journal car il a besoin de ce viol pour vivre et faire vivre sa famille. Le lendemain il ose, de manière amnésique, parler de sous-développement et de crises des valeurs. Il ose vitupérer une opinion, une vérité. Non je crois que je rêve. Ce même journaliste affirmera une chose qu’il n’a jamais vérifié et de surcroît qui n’avance en rien, mais vraiment en rien, cette nation handicapée, au contraire, tout ce qui la fera reculer trouvera un écho chez lui. Ce même journaliste fera chanter l’homme politique, car il ira voir les proches de ce dernier pour qu’ils lui disent qu’il n’a pas obtenu en réalité son master en Italie…

Les opposants éclateront de rire té duñu xan né sèn musiba la ñuy reetane et il ne sauront pas que c’est leur perte qui leur fait tant rire. Si un(e) Sénégalais(e), je dis bien un seul ou une seule tombe, dites-vous bien que c’est un manque à gagner pour la nation. C’est aussi simple que cela. Si un seul Sénégalais réussit, c’est un « gain » pour toute la nation. Rire du mal des autres, je trouve que c’est atroce, abominable et aussi très triste. Je ne suis pas juge donc ne me posez pas de questions. Je n’ai aucune réponse à vous fournir. Allez voir vos guides, car moi je sais que je n’en suis pas un. Je suis moi-même médiocre. Ma médiocrité ne me permet pas de demander, d’exiger de qui que ce soit, quoi que ce soit, en particulier à l’Etat, à une femme ou encore à Dieu. Pour Ce Dernier, je propose qu’on Le laisse tout tranquille, surtout que nous autres pseudo-humains faisons nos magouilles de bas étages. Le chevalier, père de Samba Diallo, disait à son fils qui s’était perdu en France: « tu cloueras Dieu au piloris, lorsque tu l’auras quêteé comme Il l’a voulu et qu’Il ne sera pas venu ». En substance acquittons-nous d’abord de nos devoirs avant de réclamer un droit!

Quand l’étudiant Sénégalais qui se trouve à l’extérieur, adhère à une association pour soit disant « changer les choses », je sais bien ce dont je parle, et qu’il n’est fichu de répondre à un mail qu’il s’est lui-même engagé à écrire au début, quand ce même étudiant va en assemblée générale et vote pour son con de copain qui ne sait même pas pourquoi il se présente à la présidence de l’association, quand ce même étudiant qui dit vouloir changer les choses ne paie pas son loyer mais décide d’envoyer son argent à un oiseau du Sénégal … en fait je ne comprends justement pas, c’est pourquoi j’écris et je crie !

Tout ce que je sais, c’est que nos maux sont profonds, il ne sert à rien de les simplifer, il vaudrait mieux entamer leurs résolutions sans complaisance et vite!
Toutes mes excuses à celles et à ceux qui me liront.

Cheikh Dieylar Diallo

1 commentaire

Classé dans Culture et Société

Une réponse à “Je ne dois pas insulter donc cet article n’a pas de titre.

  1. DIop

    Un très très beau article! machalla!

Laisser un commentaire