It’s time for Africa

Le 21eme siècle sera résolument africain. Le « Grand jeu » du siècle naissant s’y déroule. En effet,  depuis peu, notre continent fait l’objet d’une attention inhabituelle de la part de la presse occidentale et des essayistes en mal de prospective. Cet attrait soudain ponctue la longue   époque de la  littérature afro pessimiste, alarmiste et catastrophiste. Le temps de l’Afrique semble arrivé. Le continent entame une nouvelle ère qui clôt le trop long chapitre de la décolonisation et du néocolonialisme.

Désendettées et débarrassées de la tutelle des institutions internationales,  les nations africaines reprennent en main leur destin. Longtemps objets de politique extérieure, elles deviennent pleinement sujets des relations internationales. Conséquence plus que cause de ce changement d’époque, le foisonnement d’acteurs géopolitiques présents sur le continent rappelle à qui veut l’entendre que notre terre n’est désormais la chasse gardée, ni le pré carré, de personne. A l’aube de ce siècle naissant, l’Afrique savoure enfin les premiers fruits de son indépendance. Jadis marginalisée, elle redevient une pièce maitresse du grand échiquier mondial.

Objet de convoitise, elle abrite ainsi le sol d’opposition de l’impitoyable affrontement  entre les puissances du monde contemporain. Nul besoin d’évoquer l’importance des ressources géologiques  dont  le capital serait évalué à 50.000 milliards de dollars. L’Afrique des années à venir engendrera des externalités globales. A l’horizon 2030, il s’agira de nourrir,  loger et  construire un vaste espace de près de 2 milliards d’habitants. Notre continent sera courtisé aussi bien comme interlocuteur économique que comme partenaire diplomatique. L’offensive de charme de la chine, qui vacille entre prédation et stratégie gagnant-gagnant, reste représentative de cet attrait soudain et de ce subit regain d’intérêt pour le berceau de l’humanité.

Les Etats Unis, par l’intermédiaire de l’administration Obama, procèdent à une refonte de leur politique en Afrique dans le cadre d’une stratégie d’endiguement du fondamentalisme  islamiste. Quant à l’Europe, elle se fait tailler des croupières. Empêtrée dans l’impasse institutionnelle de la construction européenne, elle peine à croire aux bouleversements qui s’annoncent à ses portes. Le vieux monde perclus de conservatisme semble incapable de remettre en cause les schémas du passé et  de s’émanciper de sa posture charitable et paternaliste face à des nations africaines qui avancent à toute vitesse et qui ne l’attendront pas. Les vieux démons du continent, potentats adoubés par l’occident, sont tour à tour renversés par la force du ciel ou par celle des peuples, emportant avec eux la nébuleuse Françafrique.

Cependant, s’il appartient aux partenaires de l’Afrique de prendre conscience des opportunités de l’émergence stratégique du sous-continent, il revient aux africains de les saisir. Cette Afrique nouvelle, émancipée et convoitée, devenue  sujet et maitre de son propre destin, n’a d’autre choix que de se doter des capacités institutionnelles qui lui permettront de défendre ses intérêts et d’exercer  ses  responsabilités collectives. Cette atomisation  des nations africaines  doit laisser place à l’unité afin de nous faire entendre dans le concert des nations. Les échecs du panafricanisme ont certes produit un certain désenchantement  exacerbé par les prophètes du cauchemar africain mais elle ne doit en aucun cas menacer  notre  engagement.

Ce texte est un appel renouvelé à tous les panafricanistes  dans ce long combat qu’est celui de la fédération des forces vives. A elle seules revient l’immense tache de déjouer les pronostics fatalistes sur l’avenir de l’Afrique, comme ont pu le faire, avant nous, les élites asiatiques face à la condamnation sans appel du rapport Pearson. L’Afrique est en marche.

Ndiengoudy Sall

Jeunesses patriotes

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